Rêve Urbain

sunflower in urban farm

Montréal, Roubaix, Detroit… Ces villes n’ont pas grand-chose à voir l’une avec l’autre. Pourtant, une chose les rassemble : l’agriculture urbaine. Depuis quelques années, ces centres urbains se sont illustrés comme des exemples du renouveau agricole, motivés par une volonté de faire mieux, de produire mieux pour le futur.  

 

De Motown à Agritown : un songe urbain 

 

L’agriculture urbaine, encore méconnue et discrète est un véritable game changer pour un futur durable. Son action de végétalisation favorise la rétention des eaux de pluie et capte les gaz à effet de serre. Une bouffée d’air frais après une longue apnée urbaine. Les villes commencent à le comprendre.  

Ainsi, Roubaix a lancé un appel à projets et met 1.15% de sa surface à disposition de l’agriculture urbaine. La ville américaine de Detroit, laissée pour compte en 2011 à la suite de la crise économique, passe de MotorTown à AgriTown en créant un quartier entier dédié à l’agriculture urbaine : l’AgriHood. Un jardin agricole qui compte environ 1 400 fermes et a déjà fourni plus de 22 tonnes de produits frais pour 2 000 foyers aux revenus modestes. A Montréal, une serre commerciale située sur un toit a approvisionné 2 000 personnes et produit chaque année 70 tonnes de denrées alimentaires.  

Le mouvement semble enclenché et déjà, d’autres villes mettent le pied à l’étrier : d’ici à 2020, Paris veut montrer l’exemple et souhaite dédier 33 hectares à l’agriculture urbaine avec en particulier un projet de 14 000 m² qui devrait surplomber le futur parc des expositions.  

 

L’autosubsistance des villes : une douce utopie ?  

Si on aime à parler, dans un monde idéal, de l’autosubsistance des villes, les experts restent néanmoins sceptiques. Pour nourrir une personne, il faut en moyenne 75 m² de potager, or à Paris, il y a 3 700 habitants au km² en ville. Il faudrait donc trouver de quoi exploiter à peu près 0,3 km² (soit 300 000 m²) de potager par km² pour nourrir toute une ville.  

D’autant que cette rêverie n’est pas des plus absurdes selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui explique que les jardins potagers peuvent être jusqu’à 15 fois plus productifs que les exploitations des zones rurales, mettant cependant un bémol : tout ne peut pas être cultivé en ville. Les cultures céréalières en particulier ne sont pas adaptées aux zones urbaines. 

Mais la volonté est bien là : on veut « dégoudronner » les villes. Peut-être même, qui sait, aller jusqu’à dégoudronner les écoles pour un jour peut-être, faire de ces lieux des jardins de fraîcheur et de créativité.  

En attendant, continuons, ensemble, à imaginer, inventer et concevoir nos villes et notre agriculture, pour demain, voir émerger de belles solutions durables et responsables. 

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